Au cours de l'année de PES, nous sommes visités 6 à 7 fois (en plus de l'inspection de titularisation) : une visite par période de notre PEMF et une à deux visite du tuteur ou de la tutrice INSPE.
Les visites de la PEMF
A chaque période de l'année, notre PEMF vient nous observer en classe puis nous fait un retour sur notre pratique. La mienne était très bienveillante et dans la discussion. Toutefois, après chaque visite je me sentais nulle et incapable, bien qu'elle s'attache à toujours souligner ce qui était maitrisé, bien mené. Elle donnait ensuite un point précis à retravailler pour la visite suivante. J'avais l'impression de ne pas progresser, car le point à améliorer était souvent le même : la passation des consignes. Cela s'explique très simplement : c'est un point essentiel en maternelle, car les élèves ne peuvent pas relire la consigne une fois mis en activité. Il est donc absolument nécessaire qu'ils comprennent très précisément ce qu'ils doivent faire, mais aussi pourquoi ils doivent le faire : c'est l'enseignement explicite. Elle me conseille d'utiliser une méthode pour être toujours plus précise : "Je fais ... pour apprendre ...". Ma deuxième difficulté vient du fait que je m'éparpille beaucoup : il y a tellement de matériel dans la classe que je ne sais plus où donner de la tête. Je perd donc beaucoup de temps à fabriquer moi-même mon matériel alors que bien souvent il y a déjà des choses identiques dans la classe. Le temps que je passe à préparer tout ça, je ne le passe pas à réfléchir à mes consignes, et c'est un cercle vicieux qui s'enclenche.
Les visites de la tutrice INSPE
La tutrice INSPE est venue 2 fois dans ma classe au cours de l'année. Si la première visite s'est très bien passée, ce ne fut pas le cas de la seconde. Après cette deuxième visite, elle est en effet partie en me disant qu'elle s'inquiétait pour la titularisation et que j'avais tout à reprendre pour les fiches de préparation : mon stress qui était déjà à un niveau très élevé a donc explosé (alors même que quelques jours avant ma PEMF disait ne pas s'inquiéter pour la titularisation, mais bon).
Suite à une concertation entre mes deux formatrices, je passe en GAP : un dispositif qui vise à renforcer l'accompagnement des PES qui en ont besoin. Il peut prendre diverses formes : des demandes précises de préparation, des visites supplémentaires, des journées d'observation dans d'autres classes, etc. Pour moi, ce sera des fiches de préparation à leur envoyer pour la période suivante. Je n'ai pas eu de retour de ma formatrice INSPE sur ces séquences, mais ceux de ma PEMF me seront très précieux et m'aideront à améliorer grandement mes fiches de préparation (peut-être que l'expérience acquise au fur et à mesure de l'année a bien aidé aussi). Ma période entière est prête, je gagne beaucoup de temps dans l'écriture de mon cahier journal et le matériel est prêt pour la période : je suis donc un peu moins fatiguée (alléluia).
L'inspection de titularisation
1. La visite d'inspection
En fin de P3, une camarade de classe reçoit son courrier qui l'informe de sa date d'inspection : la deuxième semaine après les vacances. Je découvre alors que l'inspection peut intervenir à tout moment dès la P4 et qu'aucun délais n'est fixé par rapport au moment où l'on sera prévenu. Certaines (il n'y avait que des filles dans mon groupe) savent pratiquement un mois à l'avance, d'autres seulement une semaine. Certaines savent l'heure précise de la venue de l'inspecteur ou l'inspectrice, d'autres seulement si ce sera le matin ou l'après-midi, d'autre encore seulement le jour. Cette incertitude achève mon niveau de stress qui culmine au plus haut point pendant toutes les vacances, puis toute la P4. Enfin, je reçois le fameux courrier (enfin le mail) qui m'informe de la venue de l'inspectrice ce sera un lundi après-midi : moment sur lequel je n'ai jamais été visitée. Je suis très anxieuse, car c'est un moment charnière : mes MS sont en décloisonnement, mes GS font de la phonologie (pour rappel j'ai découvert ce niveau en septembre, je n'ai jamais eu de cours là-dessus, jamais de stage et jamais de retour de mes formatrice sur cet enseignement), un de mes élèves (retour à la scolarisation, il n'est là que sur la demi-journée) arrive en milieu d'après-midi. Bref, des moments clés à ne pas louper. Au retour de mes MS, il y a un moment de flottement, car l'inspectrice a pris place sur une table, mais cela gène la mise au travail des élèves : nous sommes nombreux et il y a pile poil le nombre de places assises pour les élèves. Elle se rend bien compte que nous sommes très nombreux et que ce moment de flottement est tout à fait normal.
2. L'entretien
Au moment de la récréation, mes collègues surveillent mes élèves tandis que commence la partie échange avec l'inspectrice. Elle me demande tout d'abord comment je me suis sentie pendant cet après-midi, ce que je pense devoir encore améliorer. Je lui explique donc mon inquiétude concernant la phonologie et elle se montre très compréhensive. Elle me confirme ce qui était bien et me donne des conseils très très très précieux sur ce qui peut être améliorer. J'ai vraiment bien vécu cet entretien, car il s'agissait vraiment d'un échange où j'ai pu m'exprimer librement, sans me sentir jugée. L'inspectrice était bienveillante, dans le conseil et non dans le reproche. A la fin de l'entretien, elle m'informe que sa réponse sera plutôt positive : certaines compétences seront bien acquises, d'autres non. Elle m'explique qu'il n'y a pas de nuance "en cours d'acquisition" comme pour les élèves, mais qu'elle nuancera dans son commentaire pour chaque compétence. Je suis alors rassurée et soulagée ! Je préfère toutefois vous le préciser : les inspecteurs ou inspectrices ne doivent normalement pas vous informer de leur décision, cela dépend vraiment de la personne en face de vous. Pour ma part, je pense qu'elle ressentait mon stress et que ma PEMF l'a également informée de ma grande anxiété et que c'est pour cela qu'elle m'a indiqué sa décision.
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